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17 Sep

Dr Pierre Fréchette : une vie au service de la traumatologie

Dr Pierre Fréchette est un donateur bien spécial de la Fondation du CHU de Québec. Il ne veut jamais que l’on braque les projecteurs sur lui, mais souhaite envoyer toute la lumière sur la raison pour laquelle il donne : la traumatologie. L’histoire de la traumatologie au Québec étant indissociable de sa carrière, le médecin retraité en retrace des jalons marquants, espérant susciter toujours plus d’intérêt pour sa spécialité.

« La traumatologie, j’y ai consacré ma vie », lance d’emblée Dr Fréchette. L’homme maintenant âgé de 79 ans a commencé la médecine en 1971 à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, établissement où il a mené toute sa carrière. « À l’époque, la médecine d’urgence n’existait pas. Il y avait quelques originaux, comme moi, qui acceptaient de se consacrer à la médecine d’urgence, qui n’était pas reconnue comme une spécialité médicale », témoigne celui que l’on surnomme le « père de la traumatologie » au Québec.

À ses débuts, Dr Fréchette devait composer sans lits spécifiques pour les blessés graves. « J’ai assisté à des chicanes de docteurs pour ne pas admettre un blessé grave dans leurs lits alors que l’on est dans une situation où chaque seconde compte. Pour plusieurs médecins, c’était : “pas dans ma cour !” », se souvient-il.

Un véritable « branle-bas de combat »

Le blessé grave est l’affaire de tous, selon Dr Fréchette. « Un enfant qui se fait écraser les deux jambes par un camion n’a pas les mêmes problèmes qu’une femme enceinte au volant d’une voiture percutée par une remorque. Un grand-père qui déboule un escalier ne présente pas les mêmes symptômes qu’une personne poignardée. Pourtant, ce sont tous des cas de traumatologie », explique-t-il.

Selon le médecin, le public parvenait trop peu — et encore à ce jour — à mesurer l’ampleur, les besoins d’une telle spécialité. « Un blessé grave qui entre dans un hôpital nécessite, chaque fois, un branle-bas de combat de la totalité de l’hôpital. Il a besoin de la radiologie, des laboratoires, de mécanismes pour respirer ou maintenir sa tension artérielle, avoir des transfusions quand il se vide de son sang et surtout d’être opéré instantanément, et ce, sans condition », renchérit-il.

Un tournant dans les années 1990

Faisant de la traumatologie « son affaire », Dr Fréchette a eu l’idée de créer une unité de traumatologie à la fin des années 1980. Se voyant claquer la porte au nez par le ministère de la Santé du Québec, faute d’argent pour son projet, il a donc méticuleusement négocié des lits dans les autres spécialités pour concevoir son unité. Une première au Québec, traçant ainsi la voie des autres hôpitaux de la province qui s’en sont ensuite grandement inspirés.

Comme quoi la ténacité de Dr Fréchette a porté ses fruits, son programme de traumatologie a sauvé des milliers de vies depuis sa création. Dans les années 1990, le taux de mortalité est passé de 52 % à 18 % en six ans, et est même passé plus tard sous la barre de 6%.

Une carrière d’accomplissements

Parmi ses autres réalisations marquantes, Dr Fréchette a contribué à la mise sur pied d’EVAQ, les Évacuations aéromédicales du Québec, et à la réforme du système ambulancier québécois comprenant l’implantation du système 911 partout au Québec, en plus d’avoir participé à l’aménagement du réseau de traumatologie de l’est du Québec.

De grands défis

À la retraite depuis 15 ans, le médecin se préoccupe toujours pour l’avenir de la traumatologie au CHU de Québec-Université Laval. Il croit donc prioritaire de s’impliquer pour promouvoir et encourager la cause de sa vie. « Au moment où je suis parti, la masse de blessés graves représentait environ 15 % de la clientèle à l’hôpital. Même pour les urgentologues, c’est le nerf. C’est la minorité la plus dérangeante, mais c’est facile de l’oublier et de la négliger », estime-t-il.

Selon lui, de grands défis attendent son milieu, entre autres en raison de la population vieillissante. « Les jeunes ont peut-être inventé les sports extrêmes, mais prendre en charge des personnes âgées qui manquent une marche ou qui s’enfargent dans leurs lacets de souliers, ce n’est pas vrai que c’est banal », convient-il.

Pourquoi donner à la traumatologie ?

Davantage de dons pour la traumatologie permettent selon le retraité de prémunir son ancienne unité d’appareils que le gouvernement ne peut fournir. Il croit aussi que des stages et de la formation sont bénéfiques et favorisent une meilleure synergie dans le réseau hospitalier. D’ailleurs, grâce à Dr Fréchette et à de généreux donateurs, la Fondation mettra sur pied une salle de simulation en traumatologie dans le nouveau complexe hospitalier. Celle-ci portera le nom du médecin et devrait être mise à disposition des intervenants du CHU en 2027-2028.

« La traumatologie permet aux gens qui vivent des expériences très graves de retourner sur le marché du travail, de retourner dans une vie productive et de profiter de la vie. C’est difficile à réaliser, mais il faut donner des sous pour que ça continue d’être comme ça. » Ultimement, l’objectif de Dr Fréchette demeure : sauver des vies, une à la fois.

La Fondation du CHU de Québec remercie infiniment Dr Pierre Fréchette pour sa grande implication.

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